Temps de lecture : 6 min.

Ah bon mais pourquoi ??

Alors voilà, en 2021, j’ai eu l’opportunité de faire mon dernier semestre à l’étranger. J’avais envie  d’être dépaysée et d’aller dans une région d’Europe que je ne connaissais pas. Après avoir fait un tableau comparatif histoire de voir quel pays a le plus de choses à voir tout en restant abordable; je choisis l’Estonie. Pour tout dire, les photos de la vieille ville sur internet m’ont convaincues. (Ainsi que les transports en commun gratuits et le wifi dans les rues de Tallinn).

Mais rappelez-vous ! Fin 2020, nous étions encore en pleine pandémie et tout était incertain, y compris mon semestre à l’étranger. Finalement j’ai pu partir, j’ai trouvé un studio un mois avant d’arriver à Tallinn sur kv.ee , un des sites les plus populaires pour trouver un logement en Estonie.

J’ai bouclé mes valises et suis partie seule en direction de Tallinn, le 11 janvier 2021.

Un peu d’histoire-géo

Après avoir été dirigée par moult pays (Suède; Danemark,Pologne etc.), l’Estonie a déclaré son indépendance en 1918 et est devenue une République en 1920. Le pays a ensuite été annexé par l’Union Soviétique de 1940 jusqu’en 1991; date à laquelle l’Estonie a finalement retrouvé son indépendance.

Aujourd’hui, c’est un petit pays qui compte 1,3 million d’habitants, situé entre la Lettonie et la Russie; au bord de la mer Baltique. La capitale, Tallinn héberge 33% de la population totale d’Estonie à elle seule. 

C’est une des nations les plus avancées technologiquement dans le monde; et compte un fort nombre de start-up et entreprises tech.

Premières impressions

A l’arrivée, il fait 15 degrés de moins qu’à Paris et 10 bon centimètres de neige recouvrent le paysage. Je voulais du dépaysement, j’en ai eu ! Tout est très beau et l’architecture est vraiment différente de ce que j’ai vu jusqu’ici dans ma vie.

Les gens semblent gentils mais quelque peu distants, ils ne sont guère souriants mais ce n’est absolument pas de l’impolitesse ; ici on dit que le mauvais temps en est responsable.

Les prix dans les supermarchés semblent plus élevés qu’en France (hors Paris, on s’entend), en particulier pour les produits d’hygiène et les fruits et légumes.

Ce que j’ai adoré lors de mon semestre erasmus

À Tallinn

Ma première balade s’est déroulée au bord de la mer baltique, ou plutôt de la glace baltique. Car oui, avec des températures négatives en permanence l’hiver, la mer gèle et cela donne un paysage vraiment atypique pour ceux qui n’ont pas l’habitude du froid. Le sable était recouvert par une épaisse couche de neige (comme tout le reste d’ailleurs). C’est vraiment un spectacle particulier et magnifique, rempli de calme.

La vieille ville de Tallinn (Vanalinn) est extrêmement bien conservée et est enregistrée au patrimoine mondial de l’UNESCO. Elle comporte de nombreux édifices colorés datant des XIVe-XVIe siècles, ambiance médiévale garantie ! Je ne compte même plus le nombre de fois où je me suis baladé dans les petites rues du vieux centre.

Avis aux amateurs de couchés de soleil : qu’ils soient vu depuis le bord de la mer ou depuis les plateformes de point de vue de la vieille ville, Tallinn m’a montré les plus beaux couchés de soleil que j’ai vu, en particulier à partir de Mars.

Par ailleurs, Il y a un véritable sentiment de sécurité lorsqu’on se promène à Tallinn. Je n’avais aucun problème à rentrer seule à pied la nuit par exemple.

Là, c’est plus personnel car c’est un ressenti mais il me semble qu’en Estonie il y a plus un esprit de “chacun s’occupe de ses affaires”; et donc, je ne me suis pas sentie jugée sur quelque sujet que ce soit, là où, par opposition, en France, on aime bien donner notre avis sur tout et se mêler de ce qui ne nous regarde pas. C’est une question de point de vue ; chacun ses préférences !

En dehors de Tallinn

La nature en dehors de la capitale est elle aussi incroyable et vaut sincèrement le coup d’œil. Je suis personnellement tombée sous le charme de Viru Bog, une des célèbres tourbières qui se situe dans le parc national de Lahemaa. J’ai eu l’occasion d’y aller plusieurs fois et à des saisons différentes, et chaque saison a sa beauté.

La ville de Tartu au sud de l’Estonie est elle aussi très charmante et vaut le détour en période ensoleillée. C’est d’ailleurs une ville qui compte beaucoup d’étudiants . On peut s’y rendre en train ou en bus depuis Tallinn en 2h pour environ 10€.

Petite note sur la nourriture en Estonie, et particulièrement sur la diversité : il y a toujours du choix pour les personnes végétariennes/vegans, que ce soit dans les restaurants, les supermarchés ou même dans les airs d’autoroutes au milieu de nul part. Personnellement c’était la première fois que je voyais ça et c’était franchement génial, je n’avais pas à me soucier de savoir si j’allais trouver à manger ou pas dès que j’étais en dehors de chez moi.

Une autre chose qu’on ne devine pas forcément avant d’avoir visité l’Estonie, c’est que c’est un pays très moderne et très en avance technologiquement (bien plus que la France par exemple). Une fois votre permis de résidence créé, tout se fait grâce à cette carte. Elle vous donne un numéro d’identification national (isikukood) et ce n’est donc pas seulement un papier d’identité mais aussi ce qui vous permet de faire toutes vos démarches administratives en ligne, c’est aussi ce qui vous sert de “carte vitale”; ce qui vous permet d’avoir les transports en commun gratuits à Tallinn et j’en passe !

Ce que j’ai moins aimé lors de mon semestre erasmus

La météo, ironiquement ! Ou plutôt l’hiver sans fin. J’ai vraiment apprécié le dépaysement et profité de la neige mais l’hiver en Estonie est particulièrement long. Quand en Mars/ Avril il faisait déjà plus de 20 degrés en France, il y avait encore de la neige chez moi. C’était un peu déprimant par moment, mais cela tenait aussi au contexte puisque tous mes cours étaient à distance (et donc depuis mon petit studio). Après pour ce qui est du froid, le tout, c’est de savoir s’habiller correctement pour pouvoir profiter de ses sorties convenablement :).

Plus haut j’ai vanté la diversité des options culinaires en Estonie, mais il y a un hic. Si vous mangez de la viande, vous risquez d’être déçu. Dans les supermarchés, elle n’est souvent pas de bonne qualité; et déjà préparée/marinée.

Côté petit déjeuner, les Estoniens mangent beaucoup moins sucré en France ce qui fut un problème pour mon addiction au sucre mais un réel avantage pour ma santé. On trouve quand même des céréales sans soucis, c’est juste un poil plus cher.

Bilan du voyage

J’ai adoré mon semestre en Estonie qui fut suffisamment dépaysant pour sentir un décalage culturel en rentrant en France. Mission accomplie, donc. J’ai rencontré pas mal de gens, j’ai vu des paysages vus nul part ailleurs, j’ai découvert de nouveaux plats et desserts.
Bref, j’ai vécu autrement pendant six mois et je suis revenue en France avec un regard différent sur les “”petits”” pays qui ont souvent beaucoup plus à offrir que ce que l’on pense.

En fait, j’ai tellement apprécié ce semestre que j’ai décidé de revenir m’installer en Estonie, et je suis resté vivre là-bas pendant un an à la suite de ce semestre Erasmus. 

En bref, je ne peux que recommander l’Estonie: que vous cherchiez une destination pour étudier ou pour vous expatrier, l’Estonie présente beaucoup d’avantages.